Le chien de pique

Publié le par Xavier

 

Il soulevait la pellicule qui recouvre les choses

Du bout de ses crocs délicats.

Vagabond à l'histoire
Sans laisse sans cesse

Mon chien de désespoir.

Il cherchait une issue dans les reflets divers.
La truffe de la mémoire est encore fraiche,

Sur ma joue.

 


Un cœur rose palpitait à la place du soleil.

Le chien noir aboyait,

Mordant l’air glacial pour s’abreuver

D’émois.

 

Les choses détrompées, inertes et mates,

Se mouvaient sous l’averse de luxe.


La ville apportait son cortège d’ennui,

Et la grande figure de cire grise

Occupait la place du temps

Ou s’était tenu

Le meeting des amours défaites.


Le chien noir avalait les larmes
confuses des oubliés.

Les transis se tenaient par le cœur, 

Leurs imperméables de mise

Lunaire, sous l’essuie-glace

De l'innocence,

Luisaient dans le soir.

 

Le chien de pique lissait,

A coup de langues hypnotiques,
La bourre de son pelage magique,

Jusqu’à disparaitre

Dans la flaque d’eau

Du square.

 

Publié dans Poèmes

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